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L'Etat veut mettre de l'ordre dans la zone villas

La villa individuelle tend à être remplacée par l'habitat groupé. Au grand dam des communes, qui y voient une perte de qualité. Un guide établit des règles du jeu.

La zone villas n’est plus ce qu’elle était. La maison individuelle au milieu de sa parcelle représente un modèle dépassé, de plus en plus remplacé par des villas contiguës ou de l’habitat groupé parfois très massif. Cette évolution, l’Etat a décidé de la cadrer. Un «Guide pour une densification de qualité» a été présenté cet après-midi.

«Nous voulons apporter de la qualité dans la zone villas qui va subsister, explique le conseiller d’Etat Antonio Hodgers, responsable du Département de l’aménagement. Les communes et les propriétaires sont très demandeurs. C’est pourquoi nous avons associé à la démarche l’Association des communes genevoises (ACG) ainsi que l’association Pic-Vert Assprop.»

Densité relevée

En 2013, la densité dans les zones villas a été relevée par le Grand Conseil. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Les grosses bâtisses à plusieurs logements se sont multipliées au point de modifier certains secteurs.

Les communes n’apprécient guère, comme le relève Thierry Apothéloz, président de l’ACG. Ce dernier reproche à ces opérations une architecture uniformisée, des grands parkings, des espaces verts qui se réduisent et des sols de plus en plus imperméabilisés. «Les habitants se calfeutrent chez eux et les espaces publics sont inexistants.»

La villa classique à un, voire deux logements ne représente plus que le tiers du marché. Sur 415 autorisations de construire délivrées depuis 2014, on n’en compte que 140. Tous les autres projets comptent au moins trois logements, et jusqu’à quarante. De fait, ces 415 autorisations ont produit 2400 logements, soit une moyenne de 5,7 appartements par opération.

Cette évolution s’explique aussi parce que l’Etat a appliqué sans réserve les nouvelles possibilités légales, en utilisant toutes les marges de manœuvre qu’elles offraient et sans trop tenir compte des préavis communaux.

Diversifier l’architecture

Le guide a pour but de diversifier l’architecture, de promouvoir la création d’espaces communs, mais aussi de préserver le paysage et, surtout, de réduire l’impact du stationnement, par exemple avec des parkings souterrains mutualisés. En proposant une méthode basée sur des critères objectifs, l’Etat et les communes devraient mieux s’entendre. Suivre les recommandations du guide permettra aux constructeurs de faire accepter plus facilement leurs projets.

Faut-il y voir une tentative de l’Etat de planifier la zone villas? «Non, assure Antonio Hodgers. Ici, l’Etat n’a aucun objectif pour construire du logement et n’est pas proactif. Nous voulons simplement donner un cadre qualitatif à ce développement, au gré des demandes.»

«Nous allons tester ce guide et en faire un bilan après un ou deux ans, poursuit Thierry Apothéloz. Il n’y a pas de solution juste ou fausse, mais une analyse au cas par cas.»

Pic-Vert se félicite

L’association Pic-Vert Assprop se félicite de cette démarche. Elle estime que l’Etat a autorisé trop facilement de grands projets, sans tenir compte de leur insertion. «Cette pratique a favorisé l’émergence de constructions surdimensionnées avec, pour corollaire, des problèmes de mobilité sur des voies trop étroites et une perte de la qualité patrimoniale des quartiers de villas.» L’association se dit «favorable» à ce guide et précise qu’il «garantit les droits des propriétaires».

La loi qui a permis la densification de la zone villas avait été proposée par le Parti libéral-radical en 2011. Elle visait à offrir une alternative «face aux détracteurs de la zone villas», tentés d’y construire des immeubles. «Avant de la déclasser, il est préférable de mieux l’utiliser», écrivait le parti. Cet argument avait convaincu le Grand Conseil qui a modifié la loi à la quasi-unanimité. (TDG)

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